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Les Calmosiens célèbres

SEHERE :

Né à Épinal vers 1050, il fut le fondateur et le premier supérieur, en 1093, de l’abbaye de Chaumousey, dont il a écrit l’histoire. Il y mourut le 8 mai 1128.

Il est l’auteur d’une chronique de Chaumousey, publiée notamment par Dom Calmet et dans les Documents rares ou inédits de l’histoire des Vosges.

fichier pdf concernant Séhère :

Extrait de Histoire littéraire de la France Tome XI.

(document BnF/Gallica) 346 ko
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Saint Pierre FOURIER :

Le « bienheureux père » Fourier est né à Mirecourt, le 30 novembre 1564. À l’âge de 15 ans, Il fit ses études à l’université de Pont–à–Mousson. Il entra à l’abbaye d’Augustins de Chaumousey en octobre 1586 où régnait un profond relâchement comme la plupart des abbayes du même ordre à cette période. Il prononça ses voeux en 1587 et fut ordonné prêtre le 25 février 1589, avant de retourner travailler à Pont–à–Mousson en 1590. En 1595, il fut curé de Chaumousey puis, comme son austérité ne s’accordait pas avec le relâchement des moines de l’abbaye, il devint curé de Mattaincourt de 1597 à 1634. Il s’y fit remarquer par ses vertus et sa bonté et y fonda la congrégation de Notre–Dame pour les sœurs vouées à l’instruction. Cette congrégation, transférée à Nancy en 1603, confirmée le 21 novembre 1617, se répandit par toute la France et les sœurs reçurent en 1628, du pape Urbain VIII, le titre de chanoinesses régulières de Saint–Augustin. Mais l’oeuvre de sa vie fut de réformer les abbayes de l’ordre de Saint–Augustin, ordre qui prit le nom de congrégation de Notre–Sauveur. Le 4 mai 1632, il en pris le titre de supérieur général des chanoines. Il fut proscrit en 1636 par Richelieu, vainqueur des ducs de Lorraine, et se retira en Franche–Comté.

Le B.-P. Pierre Fourier est mort à Gray, le 10 décembre 1640. Béatifié en 1731, il a été canonisé et mis au nombre des saints.



Antoine Jacques Claude Joseph BOULAY, Comte BOULAY DE LA MEURTHE :

Photo La Dec

Né à Chaumousey le 19 février 1761, de parents cultivateurs, très tôt orphelin, il fut élevé par un oncle, curé près de Nancy et fit ses études au collège de Toul. Reçu avocat à Nancy en 1783, puis à Paris en 1786, il quitta le barreau pour s’engager dans un bataillon de volontaires de la Meurthe et fit la campagne de l’Argonne en 1792 et combattit à Valmy. Malade, Il rentra à Nancy en 1793 et fut élu juge au tribunal du district; mais il s’enrôla de nouveau, après sa destitution par un représentant en mission, combattit à l’armée du Rhin et parvint au grade de capitaine. Il revint de nouveau à Nancy où, dénoncé comme suspect, il dut se cacher jusque après le 9 thermidor sur sa terre natal de Chaumousey. Il fut ensuite élu président du tribunal de Nancy, puis fut nommé accusateur–public près le tribunal criminel de la Meurthe. En 1797, les électeurs de la Meurthe le nommèrent député au Conseil des Cinq–Cents, et c’est alors qu’il adjoignit à son nom celui du département qui l’avait élu afin de se distinguer d’un homonyme. Il s’y fit remarquer par son bon sens, sa compétence juridique, son esprit d’ordre. Il pris une part active au coup d’état du 18 brumaire, mais vota contre l’établissement de l’Empire. Il fut le rapporteur de la constitution de l’an VIII. En 1800, il devint conseiller d’Etat et prit une large part à la rédaction du code civil. Créé comte en 1808, il devint en 1810 président de section au Conseil d’Etat et en 1814, membre du conseil de régence; il fut destitué par la Restauration. Au retour de l’île d’Elbe, il fut élu par la Meurthe membre de la Chambre des représentants en mai 1815 et nommé par Napoléon ministre d’Etat, puis ministre de la Justice. Le retour de la monarchie lui enleva ses fonctions. Il fut même proscrit le 24 juillet 1815 et dut rester en exil jusqu’en 1819. Après son retour à Paris, il ne participa plus à la vie politique. Il était grand–officier de la Légion d’honneur. Il a publié divers ouvrages historiques et a laissé des mémoires restés manuscrits.

Il eut deux fils.

Boulay de la Meurthe est mort à Paris le 2 février 1840. Il repose au cimetière Montparnasse et l’on a gravé sur sa tombe le jugement que portait de lui Napoléon : « Boulay était un brave et honnête homme ».



Photo La Dec

Maison natale d’Antoine Boulay de la Meurthe.


Henri Georges BOULAY, Comte BOULAY DE LA MEURTHE :

Fils aîné du précédent. Il est né à Nancy le 15 juillet 1797, et devint avocat au barreau de Paris sous la Restauration, le 27 mars 1820. La Révolution de juillet 1830 lui ouvrit les carrières publiques. Il fut d’abord membre du Conseil municipal de Paris et du conseil général de la Seine. En même temps, il était lieutenant–colonel de la 11e légion de la garde nationale de la Seine d’août 1830 à avril 1837, puis colonel chef de cette légion jusqu’en 1848. En novembre 1837, il était élu député de la Meurthe par l’arrondissement de Lunéville, mais il échoua en 1839. En 1842, il devenait député des Vosges, élu dans l’arrondissement de Mirecourt par 213 voix contre 193 à Daullé et réélu en 1846. Il siégea dans les rangs de l’opposition libérale. Elu représentant du peuple des Vosges à l’Assemblée Constituante, le 4e sur 11, par 65277 voix, le 27 avril 1848, il vota généralement avec la droite. Vice–président de la République le 19 janvier 1849, par 417 voix contre 277 à Vivien, il fut, en cette qualité, président du conseil d’Etat jusqu’en 1852. Le rétablissement de l’Empire supprima sa fonction. Il fut aussitôt après nommé sénateur et devint grand–croix de la Légion d’honneur. Il s’est beaucoup occupé du développement de l’instruction primaire. Il est mort à Paris le 24 novembre 1858.

Son frère puîné, Boulay de la Meurthe (François–Joseph, baron), né à Paris le 6 novembre 1799, fut conseiller d’Etat de 1837 à 1857, secrétaire général du ministère de l’agriculture et du commerce, sénateur le 9 Juin 1857, et grand–officier de la Légion d’honneur le 13 août 1859. Il est mort à Paris. Un fils de ce dernier a publié un ouvrage historique intéressant sur l’Expédition d’Egypte.


Clémentine DELAIT née CLATTAUX dite la « Femme à Barbe » :

Le 06 mars 1865 naît Clémentine Clattaux à Chaumousey, fille de Joseph et Marie–Anne Géhin dans leur maison de l’abbaye. Le 25 avril 1885, elle épouse Paul Delait, boulanger à Thaon–les–Vosges, qu’elle avait rencontré sur les bords du lac de Bouzey très prisé des amateurs de pêche et de promenade. C’est donc tout naturellement que le couple s’installe dans la cité susdite.

En 1892, Mme Delait ouvre un café, place de l’Hôtel de Ville, à côté de la boulangerie qui est vendue, M. Delait souffrant de rhumatisme. A cette époque déjà, Clémentine se fait raser chez le barbier son voisin une fois par semaine.

Après son retour de la foire de Nancy, en 1900, où elle a pu contempler une femme à barbe, un client du café, Oscar Pierron, la met au défi de garder la barbe. Elle devient alors la curiosité que l’on sait, ce qui lui permet quelque facilité de trésorerie grâce, notamment à la vente de nombreuses cartes postales. Elle peut ainsi voyager en France, à l’étranger, non sans avoir obtenu du ministre de l’Intérieur le port du pantalon pour plus de discrétion. Elle s’exhibe pour des oeuvres philanthropiques avant de donner de son temps aux soldats pendant la première guerre mondiale.

En 1922, le couple vend le café et s’installe à Plombières pour soigner M. Delait. Clémentine y ouvre une boutique de lingerie fine et dentelles. Elle accroît encore sa notoriété dans cette ville thermale très prisée par les plus grandes personnalités de l’époque. Elle rencontre ainsi le shah de Perse, le roi d’Espagne...

Malheureusement, M. Delait meurt le 03 avril 1928 et Clémentine et sa fille Fernande, adoptée en 1909 reviennent à Thaon–les–Vosges et ouvrent un nouveau café dès 1930. Ensuite elles se rendent à Londres, au Luna–Park de Marigny, à Vichy et en Irlande pour s’y produire.

La femme à barbe prend alors sa retraite en 1934 pour vivre ensuite chez sa fille, mariée à Épinal le 22 avril 1938. Elle meurt le 19 avril 1939 et est inhumée au cimetière de Thaon–les–Vosges.


Paul URION :

Paul Urion voit le jour à Chaumousey le 26 décembre 1910. Il embrasse la carrière de brigadier des Eaux et Forêts à Hadol et devient père de trois enfants. La seconde guerre l’éloigne de son foyer mais le voit décoré de la croix de guerre obtenue sur les champs de bataille de Dunkerque. Il entre dans la résistance en 1943 en assurant depuis sa maison de Laménil, le ravitaillement des maquisards et en hébergeant les proscrits. Averti de l’arrivée de la Gestapo, il s’enfuit dans la forêt et rejoint le maquis de Bains. Promu chef de groupe dès son arrivée, il est nommé lieutenant le 1er juin 1944. Au début de juillet, il gagne le maquis de Rupt–sur–Moselle. Le 10 juillet, de retour de mission, il rejoint vers 20 heures son groupe de compagnons que l’armée allemande encercle vers minuit suite à une dénonciation. L’alerte est donnée, trop tard. Paul Urion fait cracher sa mitraillette, non sans avoir crié à ses camarades de prendre la fuite. Il donne ainsi sa vie pour sauver celles des autres. Son héroïsme lui vaut d’être nommé chevalier de la légion d’honneur à titre posthume.