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César et Pompée

En 1780, un prieur de l’abbaye de Chaumousey, le père Phulpin, fit venir deux chiens de Terre–Neuve qu’il nomma César et Pompée. Patiemment, il entreprit de les dresser et leur apprit à se rendre à tour de rôle jusqu’à Épinal, rue des Petites–Boucheries, chez le boucher de l’abbaye, pour rapporter un panier rempli de provisions.

Un jour, Pompée se présenta à la boucherie, serrant dans sa gueule l’anse du panier au fond duquel se trouvait la liste de commission. Le boucher s’exécuta et Pompée prit le chemin du retour. Alors qu’il passait faubourg des Bons–Enfants, il fut rejoint par huit autres chiens dont l’attitude belliqueuse laissait à penser qu’ils n’étaient intéressés que par le panier. Le Terre–Neuve lâcha l’anse pour se défendre, mais devant le nombre battit en retraite. Il partit vers Chaumousey. À son arrivée à l’Abbaye, son maître, voyant son chien fortement blessé par la lutte qu’il venait d’opposer, voulut le consoler. Mais Pompée ne voulait pas de la pitié du père Phulpin, il courut auprès de César pour être vengé.

Aussitôt, les deux compères foncèrent sur Épinal, y trouvèrent leurs congénères achevant leur festin. Sans hésitation, ils se ruèrent sur eux et leurs infligèrent une sévère correction sous l’oeil ébahi des Spinaliens. Une fois leur vengeance assouvie, les deux Terre–Neuve prirent le panier et s’en retournèrent chez le boucher averti de la mésaventure de Pompée. Il leur fournit à nouveau les provisions et les deux protégés du prieur s’en retournèrent triomphalement à l’abbaye de Chaumousey.