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Les voies romaines

D’après le Docteur Alain Fournier, Les routes romaines, XIXe s., la voie de Langres à Strasbourg encore reconnaissable par son tracé à l’entrée sud du département, formait un embranchement après Martigny–les–Bains qui passait sur les communes de Marey, Gignéville, Provenchères–les–Darney, Relanges, Dombasle–devant–Darney, Jésonville, Lerrain et Escles où elle croisait la voie de Corre à Charmes (nom donné au XIXe siècle à cette voie qui en réalité se dirige de Corre vers Portieux de manière quasi rectiligne), puis se dirigeait ensuite vers Chaumousey, les Forges et Épinal pour atteindre la voie de Bâle à Metz (le chemin des princes à Chantraine). Soit un tracé d’ouest en est (voir sur la carte ci-dessous la voie V6).

Jean–Baptiste Prosper Jollois dans son ouvrage Mémoire sur quelques antiquités remarquables du département des Vosges, en 1843, fait part d’une voie, qu’il nomme T.6, orientée d’ouest en est démarrant de la voie de Langres à Strasbourg et se dirigeant vers Épinal en passant sur le territoire de Gignéville, Provenchères, Relanges, Dombasle, Jésonville, Lerrain, Escles et en traversant les bois de Chaumousey où, dit–il, l’on voit encore des traces de constructions romaines?!

D’après l’abbé Idoux, Voies romaines de Langres à Strasbourg et de Corre à Charmes, 1925, il existe une voie de Bourbonne à Baccarat passant par Escles, Arches (voie d’Escles à Arches), Destord, pour rejoindre près de Rambervillers le "chemin sondrot" jusqu’à Baccarat (par la voie de Corre à Baccarat passant par Dounoux, Arches et Destord). Il s’agit vraisemblablement de la même voie décrite à la fois par le Docteur Fournier et par Jollois à ceci près que l’abbé Idoux la prolonge jusqu’à Baccarat.

Dans son livre Épinal images de mille ans d’histoire, 1972, Robert Javelet sur la carte ci–dessous, fait passer la voie décrite par nos trois précédents historiens très au sud de Chaumousey. Cela semble être la plus plausible des hypothèses sachant qu’Épinal n’existe que depuis le Xe siècle et que Arches, comme Archettes, doit son nom vraisemblablement au pont sur la Moselle qui existait dès l’Antiquité – avantage à l’abbé Idoux. Il indique également une seconde voie orientée nord – sud venant de Beaucamp sur le plateau entre Vincey et Evaux–et–Ménil, carrefour de plusieurs voies, et se dirigeant vers Lyon par Bains–les–Bains.

Cette voie a été observée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles lors de la réalisation de la déviation de la RD 66 au nord de Darnieulles et Uxegney. Cette observation a mis en évidence une voie empierrée très bien conservée d’une largeur de 3 mètres environ en blocs de calcaires comportant des traces d’ornières de 6 à 10 cm.

Notons enfin que, d’après le Docteur Fournier, "la Tranchée des Dames", peut–être créée par les dames de Remiremont pour desservir leur domaine, passait par Dounoux, Girancourt, Chaumousey et Gorhey. Un tronçon est toujours appelé ainsi entre le Void de Girancourt (depuis le fort du Thiéha) et les sources de l’Avière (voir carte IGN du secteur).