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Présence militaire à Chaumousey

La batterie du plateau de la Justice

Peu après la guerre de 1870, l’armée s’accapara huit hectares sur le plateau de la Justice, à mi–chemin entre le village et le réservoir de Bouzey, et quatre hectares au lieudit Bieutôt pour la construction de deux batteries.

La batterie du plateau de la Justice (qui tient sûrement son nom du temps où l’on y rendait la...), fait partie du système de défense de nos frontières voulu par le général Séré de Rivières après la défaite napoléonienne. La création de telles batteries a été décidée suite à l’apparition de l’obus torpille qui avait rendu les constructions en maçonnerie obsolètes. Dans un premier temps, de 1887 à 1897, on ôte l’artillerie des forts pour la disperser dans 85 batteries d’intervalles réparties sur la ceinture spinalienne. Dans un second temps, l’Armée modernise quelques forts de la place d’Épinal.

La construction de cette batterie, entre le fort de Girancourt ou fort Reynier (1879–1881, modernisé 1889–1893) et la batterie de Sanchey ou Fort Férino (1882-1883), date de 1891. Elle est composée d'une tranchée de desserte, de cinq plateformes pour pièces d’artillerie creusées dans le sol et est dotée de niches à munitions maçonnées aux angles des plateformes et entre celles–ci le long de la tranchée de desserte.

Photo La Dec

Départ de la tranchée de desserte côté est.

Photo La Dec

Niches à munitions maçonnées sur la traverse entre deux plateformes d’artillerie.

Photo La Dec

D’autres niches à munitions malheureusement vandalisées.

Photo La Dec

Tranchée de desserte avec, à gauche, les niches à munitions et les plateformes de tir.

Elle est complétée en 1892 de deux redoutes et d’abris faits de trois murs maçonnés et d’un toit en bois recouvert de terre puis d’un toit en béton armé, en 1905, à chaque extrémité servant de retranchement à l’infanterie et aux servants et d’un réseau de barbelés et queues de cochon dont certaines sont encore en place. Lors de la nouvelle campagne de modernisation décidée en 1914, il avait été prévu d’y construire un tout nouvel ouvrage intermédiaire avec casemates de Bourges et tourelle de mitrailleuse. Il ne vit jamais le jour.

Photo La Dec

Entrée de la redoute ouest aujourd’hui condamnée servant également d’abri aux servants de la batterie.

Photo La Dec

Passage maçonné menant à la redoute ouest.

Photo La Dec

Abri ouest pour les servants de la batterie, composé de murs maçonnés et d’un toit en béton armé.
Ouverts sur l’arrière, ces abris ne protégeaient pas du souffle et des éclats d’obus.

Photo La Dec

Entrée de la redoute est aujourd’hui condamnée servant également d’abri pour les servants de la batterie.

Photo La Dec

Réseau de queues de cochon devant la redoute est.

Répertoriée son le numéro M39, son rôle est de surveiller les routes de Darney et Dompaire par un angle de tir allant du bois de Thaon à la commune de Ville–sur–Illon. 4 canons de 120 constituent son armement en 1914.

Sources :
www.fortiffsere.fr
www.fortiff.be
la Lorraine fortifiée, Stéphane Gaber, éditions Serpenoise, 1999.